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Commerce interstellaire : Ce que les Ferengi ont à nous apprendre (ou pas)

Image divisée en deux parties. En haut, un Ferengi, humanoïde à la peau orangée avec un crâne chauve et de grandes oreilles, affiche une expression étonnée ou choquée. Il porte un vêtement avec un col en fourrure, et sa bouche est légèrement ouverte, révélant des dents pointues. Un autre Ferengi est partiellement visible en arrière-plan. En bas, un vaisseau spatial Ferengi, à la forme incurvée et aux couleurs métalliques avec des lumières rouges et orangées, flotte dans l'espace près d'une planète verte et brune. L'arrière du vaisseau émet une lumière orange, suggérant une propulsion. L’espace est illuminé par une aurore spatiale aux teintes violettes et rosées.

Suite à mes articles précédents explorant l’univers de Star Trek et à ma conviction que nous ne sommes pas seuls dans l’univers, j’ai décidé de m’intéresser aujourd’hui aux Ferengi, une espèce extraterrestre bien particulière. Si Star Trek est souvent perçu comme une série optimiste sur le progrès et l’exploration pacifique, les Ferengi incarnent un tout autre visage : celui d’un capitalisme poussé à l’extrême, où le profit est une religion et où la morale s’efface devant les gains.

Dans cet article, nous allons explorer la société Ferengi en profondeur : leur structure sociale, leur système économique et fiscal, leur religion centrée sur l’argent, et bien sûr leurs fameuses Règles de l’Acquisition. Ces préceptes, qui guident la vie et les affaires de chaque Ferengi, offrent une critique acide du capitalisme terrestre et nous amènent à réfléchir sur nos propres pratiques commerciales, nos valeurs et nos choix de société.

Comment réagirions-nous face à une espèce qui pousse les logiques commerciales à un niveau que nous jugerions inacceptable ? Et sommes-nous si éloignés de cette mentalité ? Plongeons ensemble dans le monde des Ferengi.

La civilisation Ferengi : une satire du capitalisme

Une structure sociale fondée sur le profit

La société Ferengi est rigoureusement hiérarchisée et fondée sur l’accumulation de richesses. Plus un individu possède de latinum (leur monnaie), plus il est respecté.

Les femmes : longtemps exclues du commerce

Jusqu’à une époque récente, les femmes Ferengi n’avaient aucun droit économique ou social. Elles ne pouvaient pas posséder de richesses, pas voyager, et encore moins participer aux affaires. Leur seule « fonction » était domestique, et elles devaient même rester nues en permanence selon les traditions. Cette situation a fini par évoluer grâce à Ishka, la mère de Quark, qui a prouvé qu’une femme pouvait être un excellent négociant.

Cette misogynie structurelle rappelle les inégalités économiques qui ont existé (et existent encore) sur Terre, où certaines cultures ont longtemps interdit aux femmes de travailler, d’hériter ou de gérer des affaires.

Une hiérarchie basée sur la richesse

Le Grand Nagus, le chef suprême des Ferengi, est le plus riche d’entre eux. Contrairement aux systèmes politiques humains qui valorisent (théoriquement) des compétences diverses, chez les Ferengi, seul l’argent compte. Cette vision est un miroir cynique de certains systèmes capitalistes où les ultra-riches influencent fortement la politique et les décisions économiques mondiales.

Religion et croyances Ferengi : la dévotion au commerce

Les Ferengi ne prient pas des divinités classiques. Leur spiritualité est basée sur la richesse.

Le Grand Trésor

Ils croient qu’après leur mort, leur âme rejoint le Grand Trésor, une sorte de paradis où ils continueront à accumuler du latinum pour l’éternité. En revanche, ceux qui n’ont pas réussi à faire fortune finissent dans le Grand Vide, une damnation pour tout Ferengi ambitieux.

Les Offrandes monétaires

Comme pour les indulgences au Moyen Âge, les Ferengi pensent qu’ils peuvent améliorer leur statut après la mort en faisant des dons en latinum aux prêtres. Cela rappelle la manière dont certaines religions humaines ont monnayé le salut spirituel.

Cette approche transforme la religion en marché spirituel, où même l’au-delà devient un investissement.

Économie et fiscalité : un capitalisme débridé

Pas d’impôts, mais des pots-de-vin déductibles

Les Ferengi ne connaissent pas le concept d’impôt, qu’ils considèrent comme une hérésie économique. Cependant, ils tolèrent les pots-de-vin, qui sont non seulement courants, mais aussi déductibles fiscalement !

Cela donne une vision extrême d’une société où la corruption est totalement normalisée et même encouragée.

Aucune réglementation commerciale

Chez les Ferengi, tout est permis tant que cela génère un profit. Il n’y a aucune protection des consommateurs, aucun droit des travailleurs, aucune régulation environnementale.

Les Règles de l’Acquisition : guide ultime du capitalisme Ferengi

Les Ferengi suivent les Règles de l’Acquisition, un ensemble de 285 préceptes qui régissent leur vie et leurs affaires. Ces règles, bien que fictives, offrent une critique satirique des excès du capitalisme. Voici quelques-unes des plus marquantes :

Les Règles fondamentales du commerce

  • « L’argent perçu n’est jamais rendu. » → Un Ferengi ne rembourse jamais un client.
  • « Ne paie jamais plus que nécessaire. » → Toujours négocier au maximum.
  • « Ne permets pas à la famille de te faire manquer une opportunité. » → Les liens familiaux passent après le profit.
  • « L’avidité est éternelle. » → Une glorification sans vergogne de la cupidité.

Les relations et la manipulation

  • « Ne place jamais l’amitié au-dessus du profit. » → L’argent d’abord, les amis après.
  • « Les bons clients sont aussi rares que le latinum. Chéris-les. » → Une touche (rare) de fidélisation client.
  • « Il faut savoir mentir avec talent pour faire du commerce. » → Un bon Ferengi doit être un excellent manipulateur.

La guerre et la paix comme opportunités

  • « La guerre est bonne pour les affaires. » | « La paix est bonne pour les affaires. » → Peu importe la situation, il y a toujours moyen d’en tirer profit.
  • « Les employés sont les échelons de l’échelle du succès. N’hésite pas à marcher dessus. » → Une critique directe de l’exploitation des travailleurs.

Ce que les Ferengi nous apprennent sur nos propres pratiques

Le modèle Ferengi est exagéré, mais pas si éloigné de certaines réalités humaines :

  • Les inégalités de richesse dans le monde réel s’approchent parfois des logiques Ferengi.
  • Les lobbies influencent les lois en leur faveur.
  • Certaines entreprises exploitent les travailleurs et maximisent leurs profits sans égard à l’éthique.

Si nous rencontrions des extraterrestres avec une logique commerciale aussi agressive que celle des Ferengi, serions-nous capables de rivaliser avec eux ?

Un avertissement pour notre futur

Les Ferengi, à travers leur satire du capitalisme, nous offrent une mise en garde sur les dérives possibles de notre propre monde. Si nous ne voulons pas devenir une société où seul le profit compte, il est urgent de réfléchir aux valeurs que nous voulons défendre.

L’univers de Star Trek nous propose souvent des idéaux d’exploration et de coopération. Mais les Ferengi nous rappellent ce que nous pourrions devenir si nous laissons nos instincts les plus cupides prendre le dessus. Le commerce interstellaire ne sera pas simple, et nous devons être prêts à remettre en question nos propres valeurs avant qu’il ne soit trop tard.

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