
Chaque année, c’est le même cinéma. Mars arrive avec son rituel étrange, presque mystique, où nous devons tous, comme des automates disciplinés, avancer ou reculer nos montres, horloges et réveils. Ce mois de mars 2025 n’a pas échappé à cette tradition saugrenue, et ce phénomène mondial a encore une fois démontré qu’à force de pratiquer ce rituel sans le comprendre, la plupart des citoyens tombent dans des raisonnements totalement délirants.
Franchement, je ne comprends pas pourquoi cette pratique persiste. Voilà des décennies que nous avançons et reculons nos aiguilles sans qu’une majorité d’entre nous ne sache réellement pourquoi. Le pire, c’est quand je vois les résultats de certains sondages et les commentaires ahurissants de supposés experts dans les médias. Cela dépasse souvent les limites de l’absurde. Et si je prends le temps aujourd’hui de m’exprimer sur le sujet, c’est justement à cause d’un profond agacement provoqué par les déclarations entendues récemment : « En choisissant l’heure d’été, les journées seront plus chaudes et plus longues toute l’année. »
Non, mais sérieusement ?!
Retour aux origines : Pourquoi changer d’heure ?
L’origine du changement d’heure remonte en réalité à bien longtemps. Initialement proposé par Benjamin Franklin au XVIIIᵉ siècle, c’est surtout durant la Première Guerre mondiale que l’idée fut mise en pratique. L’objectif principal était de réaliser des économies d’énergie en profitant au maximum de la lumière naturelle. À l’époque, on peut comprendre le bien-fondé de cette idée : économies sur l’éclairage, rationalisation de l’usage du charbon ou des bougies… Bref, dans un contexte de guerre et de crise énergétique, c’était une stratégie plutôt sensée.
Cette logique sera réactivée plusieurs fois, notamment après les crises pétrolières des années 1970. Là encore, on pouvait comprendre. Mais aujourd’hui, sérieusement, est-ce toujours pertinent ?
L’absurdité moderne du changement d’heure
À partir du moment où nous savons que les économies d’énergie sont devenues infimes, voire inexistantes, la question se pose légitimement : pourquoi maintenir une telle aberration ? La Commission européenne elle-même avait prévu en 2019 d’en finir définitivement avec ce balancier temporel. Mais comme d’habitude, le bon sens s’est perdu en chemin. La pandémie de COVID-19 est passée par là, et ce projet de réforme, pourtant largement approuvé, est passé à la trappe. Résultat : nous continuons à modifier nos pendules en mars et en octobre, dans une sorte de tradition totalement vide de sens.
Et pire encore, à chaque période de changement d’heure, les médias se précipitent sur des sondages où l’on demande aux gens quelle heure ils préfèrent garder toute l’année. Et là, le festival des absurdités commence.
Prenons l’exemple de la France.
Quand on pose la question aux Français : « Préférez-vous l’heure d’été ou l’heure d’hiver ? », la majorité répond sans hésiter : « L’heure d’été ! ». Pourquoi ? « Parce que les journées sont plus longues, il fait plus chaud, et on peut profiter plus longtemps du soleil en soirée ! »
Eh bien, c’est là que mon sang ne fait qu’un tour. Cette réponse démontre une incompréhension totale des phénomènes naturels ! Car non, avancer nos montres ne rallonge pas la durée réelle du jour. Non, déplacer nos aiguilles n’influence ni la météo ni la température extérieure.
Que nous soyons à l’heure d’été ou à l’heure d’hiver, la Terre continue sa révolution autour du Soleil, avec exactement la même durée de jour selon les saisons.
C’est juste notre perception humaine du temps qui change. En choisissant l’heure d’été toute l’année, le soleil se lèverait absurdement tard en hiver, nous plongeant dans le noir pendant nos trajets matinaux. Et inversement, choisir l’heure d’hiver stabiliserait bien davantage nos rythmes biologiques, plus en accord avec notre horloge interne naturelle.
Cette anecdote américaine révélatrice…
Cela me rappelle fortement cette anecdote aussi drôle que consternante aux États-Unis, en 2016. Lors d’un sondage surréaliste, certains Américains avaient affirmé, avec le plus grand sérieux du monde, que le lait à la fraise provenait de vaches roses et que le lait chocolaté était naturellement produit par des vaches marron.
Aussi ridicule que cela puisse paraître, cette anecdote nous invite à réfléchir sur le niveau réel de compréhension du monde naturel par certains citoyens contemporains.
Cette croyance absurde ressemble étrangement à celle qui pousse tant de personnes à penser que le changement d’heure rallonge réellement la durée d’une journée en été ou en modifie la température. Comment, en 2025, peut-on encore tomber dans ce genre de raisonnement totalement déconnecté du réel ? Comment peut-on expliquer une telle méconnaissance de phénomènes pourtant simples et enseignés dès l’école primaire ?
Éducation et gouvernance : une question centrale ?
Ce constat soulève aussi une question fondamentale : que se passe-t-il donc dans notre système éducatif ? Comment se fait-il qu’autant de citoyens ne comprennent pas quelque chose d’aussi élémentaire que le fonctionnement des saisons, l’inclinaison de l’axe terrestre et les conséquences naturelles sur les heures de lever et coucher du soleil ?
Je pense que cela révèle un problème d’éducation et de transmission du savoir. Quand des choses simples et basiques ne sont pas assimilées correctement, il est logique que les décisions politiques qui en découlent soient du même acabit.
Et là, j’en profite pour glisser une petite pique : après tout, n’avons-nous pas les dirigeants que nous méritons ? On peut critiquer sans fin des leaders populistes comme Donald Trump, mais rappelons-nous qu’ils ont été élus démocratiquement. Et ces décisions absurdes de maintenir le changement d’heure n’ont-elles pas pour origine cette même méconnaissance, cette même simplification dangereuse des faits scientifiques ?
Revenir au naturel : l’heure d’hiver comme choix rationnel
Soyons sérieux une minute. Si l’on devait choisir une heure définitive, l’heure d’hiver est celle qui correspond à notre horloge biologique. Les spécialistes du sommeil le martèlent : notre rythme circadien naturel se calque bien mieux à l’heure d’hiver qu’à l’heure d’été artificielle.
L’heure d’hiver respecte mieux notre biologie, notre santé mentale, et même notre sécurité routière, puisqu’elle évite une obscurité excessive lors des déplacements matinaux.
Je tiens à préciser que l’objectif de ce texte n’est en aucun cas de stigmatiser qui que ce soit. Simplement, cet article est né d’un profond agacement face à l’ignorance flagrante de certains propos entendus dans les médias. Des personnes soi-disant « expertes » qui véhiculent une vision totalement erronée des phénomènes naturels…
Il est impératif de cesser cette mascarade. Nous avons besoin d’une décision rationnelle, éclairée, qui mette enfin fin à cette absurdité du changement d’heure. Les phénomènes naturels ne vont pas changer parce qu’on tourne nos aiguilles, alors cessons de les manipuler inutilement !
Laissons enfin nos pendules tranquilles !