
Découvrir une série qui mêle habilement fantasy et modernité est toujours une expérience captivante. C’est exactement ce que m’a offert Gate, une œuvre qui explore le choc des cultures entre un Japon contemporain et un monde fantastique rempli de dragons, d’elfes, et de magie. Dès les premiers épisodes, j’ai été happé par l’idée de cette porte mystérieuse qui relie deux réalités si différentes. Cela m’a immédiatement fait penser à Stargate SG-1, une autre série que j’apprécie énormément, mais ici, l’approche est unique et portée par des thèmes bien spécifiques.
L’histoire et la création de la série
L’univers de Gate a été imaginé par Takumi Yanai, un ancien officier des Forces japonaises d’autodéfense (FJA). Ce détail est important, car il se reflète directement dans la manière dont la série aborde les opérations militaires, la stratégie et la diplomatie. Initialement, Gate: Jieitai Kanochi nite, Kaku Tatakaeri était un roman publié sur le web en 2006. Face au succès rencontré, l’histoire a été adaptée en light novel à partir de 2010, puis en manga et enfin en anime en 2015.
Ce qui rend Gate intéressant, c’est son ancrage dans une perspective japonaise, où l’armée n’est généralement pas glorifiée comme on peut le voir dans certaines œuvres occidentales. Ici, les Forces japonaises d’autodéfense ne sont pas présentées comme une machine de guerre conquérante, mais plutôt comme une force réactive et protectrice, chargée de défendre le Japon tout en tentant d’établir des relations diplomatiques avec le monde fantastique de l’autre côté du portail.
L’histoire commence lorsque, dans un Tokyo moderne, un immense portail s’ouvre soudainement en plein quartier de Ginza. De cette ouverture jaillit une armée de soldats médiévaux accompagnés de créatures mythiques, semant le chaos dans la ville. La riposte militaire japonaise est immédiate et brutale, forçant l’Empire ennemi à battre en retraite de l’autre côté du portail. Plutôt que de fermer ce passage, le gouvernement décide d’explorer ce nouveau monde et d’y établir une présence militaire pour protéger le Japon et comprendre cette civilisation.
C’est à ce moment que l’on fait la rencontre d’Itami, un officier des FJA passionné de mangas et totalement atypique, qui se retrouve propulsé dans un rôle central dans cette expédition.
Un concept riche et audacieux
Gate joue sur un contraste puissant : la technologie militaire et les valeurs modernes affrontent la magie, les créatures mythiques, et des cultures médiévales. Cette dualité crée un terrain fertile pour des situations tantôt comiques, tantôt profondes, mais toujours réfléchies. L’idée d’un portail reliant ces deux mondes est à la fois simple et brillante, permettant d’explorer les interactions entre des civilisations diamétralement opposées.
Ce choc des cultures n’est pas seulement esthétique, il est aussi philosophique. Comment des personnages issus d’un monde moderne réagissent-ils face à la magie et aux coutumes d’une civilisation féodale ? Et comment des peuples médiévaux perçoivent-ils les armes, les gratte-ciels, ou même les concepts de démocratie et de droits humains ? Ces questionnements enrichissent considérablement l’intrigue.
Les personnages marquants
Itami : l’antihéros par excellence
Le personnage d’Itami est l’un des éléments qui m’a le plus séduit dans la série. Contrairement aux héros classiques, il n’a rien d’un soldat ambitieux ou d’un leader charismatique. Il est détendu, passionné par les mangas, et semble parfois indifférent aux enjeux qui l’entourent. Mais derrière cette façade nonchalante, il se révèle incroyablement compétent, intelligent, et pragmatique.
C’est précisément ce mélange de désinvolture et d’efficacité qui le rend si attachant. Itami montre que même un personnage apparemment ordinaire peut accomplir des choses extraordinaires, simplement en étant humain, empathique, et réfléchi.
Rory Mercury : la prêtresse immortelle
Rory est un autre personnage emblématique de Gate. Avec son apparence enfantine et son arme démesurée, elle incarne un contraste saisissant. Âgée de plusieurs siècles, Rory est à la fois une figure divine et une guerrière redoutable. Ce mélange de jeunesse apparente et de sagesse immortelle la rend fascinante.
Lelei La Lelena : l’intellect incarné
Lelei, jeune mage studieuse, représente la curiosité intellectuelle et l’adaptabilité. Elle est l’un des personnages les plus fascinants pour moi, car elle cherche constamment à comprendre les technologies et les cultures du monde moderne.
Pina Co Lada : la diplomate en devenir
Pina Co Lada, princesse et chevalière, joue un rôle crucial dans l’équilibre entre les deux mondes. Initialement méfiante envers les Japonais, elle évolue pour devenir une médiatrice cherchant à établir la paix.
Une scène mémorable : le choc de Tokyo
L’un des moments les plus marquants de Gate est lorsque des habitants du monde fantastique découvrent Tokyo pour la première fois. Cette scène est magistrale dans sa manière de mettre en lumière les différences culturelles. Imaginez des personnages médiévaux face à des gratte-ciels, des voitures, et une technologie qu’ils ne peuvent même pas concevoir. Les réactions oscillent entre émerveillement et incompréhension, ce qui reflète parfaitement le thème central de la série : le choc des mondes.
Ce que Gate m’a apporté
Pour moi, Gate est bien plus qu’une simple série d’action et d’aventure. Elle m’a fait réfléchir sur des thèmes profonds comme l’acceptation de l’autre, l’importance de la diplomatie, et la manière dont la connaissance peut surmonter les barrières culturelles.
un regard vers les étoiles
Si vous êtes à la recherche d’une série qui mêle habilement fantasy, modernité, et réflexion, Gate est un incontournable. Mais au-delà de l’histoire et de ses personnages captivants, cette série me pousse à réfléchir à une question plus vaste : et si un jour, nous découvrions une civilisation totalement différente de la nôtre ?
Ce qui est fascinant dans Gate, c’est que même si nous parlons d’un monde de fantasy, la dynamique de la rencontre avec l’inconnu est universelle. Les réactions des personnages face à une autre culture, leur manière de l’étudier, de la comprendre (ou de la rejeter), rappellent les questions que je me pose sur une éventuelle rencontre avec des civilisations extraterrestres.
C’est précisément pour cela que Star Trek reste pour moi une œuvre majeure. Là où Gate explore un choc brutal entre deux civilisations, Star Trek envisage l’exploration de l’univers avec l’optimisme d’une fédération qui cherche à comprendre et à coexister avec d’autres peuples. Ce sont deux visions différentes, mais elles convergent vers une même idée : l’inconnu n’est pas une menace en soi, mais une opportunité d’apprendre et d’évoluer.
Peut-être qu’un jour, nous aussi, nous découvrirons notre propre Gate… mais espérons que nous l’aborderons avec la curiosité et la sagesse de l’USS Enterprise plutôt qu’avec la brutalité d’un empire médiéval.